
Depuis des décennies, le défi du changement climatique pèse lourdement sur la planète, menaçant nos écosystèmes, nos économies et notre qualité de vie. Face à cette réalité alarmante, le Maroc se positionne comme un acteur majeur de la transition vers une économie durable et respectueuse de l'environnement. En combinant des initiatives volontaires et réglementées, le Royaume s'est distingué dans la lutte contre le réchauffement climatique, offrant un exemple inspirant pour l'Afrique et le monde.
Rappels et contexte
Depuis la révolution industrielle, les activités humaines ont considérablement augmenté les émissions de gaz à effet de serre (GES), principalement le dioxyde de carbone (CO2). Ces émissions excessives piègent la chaleur dans l'atmosphère terrestre, entraînant un réchauffement climatique aux conséquences potentiellement catastrophiques: hausse du niveau des mers, multiplication des événements météorologiques extrêmes, menaces sur la biodiversité, l'agriculture et l'approvisionnement en eau. Face à cette crise environnementale sans précédent, la communauté internationale s'est mobilisée. Les Accords de Rio en 1992 et le Protocole de Kyoto en 1997 ont posé les bases d'un cadre réglementaire visant à réduire les émissions de GES à l'échelle mondiale. C'est ainsi qu'est né le marché du carbone réglementé entre États. Parallèlement, des initiatives locales volontaires se sont développées, impliquant entreprises, administrations et citoyens.
La compensation volontaire carbone au Maroc
Consciente des enjeux économiques, sociaux et environnementaux liés au changement climatique, la Fondation Mohammed VI pour la Protection de l'Environnement a décidé d'agir. Sous l'impulsion visionnaire de Son Altesse Royale la Princesse Lalla Hasnaa, elle a lancé en 2009 le Programme de Compensation Volontaire Carbone, une première en Afrique. Les objectifs ? Contribuer à la lutte contre la pollution atmosphérique locale et le réchauffement climatique mondial, inciter le secteur privé à réduire ses émissions et compenser le reste, sensibiliser la population aux risques de l'effet de serre, et intégrer le Maroc dans l'effort international contre le dérèglement climatique. Une initiative pionnière qui positionne le Royaume comme un leader africain de l'action écologique.
Fonctionnement du programme
Le principe de la compensation volontaire est simple mais puissant : permettre aux entreprises, institutions et particuliers de neutraliser totalement ou partiellement leurs émissions de CO2 liées à leurs activités (transports, bureaux, habitat...). En finançant volontairement des projets d'efficacité énergétique, d'énergies renouvelables ou de séquestration de carbone, ils contribuent directement à réduire l'impact environnemental tout en s'engageant dans une démarche éco-responsable.
Au Maroc, ce sont ainsi de véritables partenariats qui sont noués dans le cadre de conventions avec la Fondation Mohammed VI. Les entreprises s'engagent par exemple à compenser les émissions de CO2 générées par les déplacements professionnels de leurs salariés (avion, voiture). En contrepartie, la Fondation met en œuvre des projets concrets de développement durable comme l'installation de chauffe-eaux solaires, la distribution de fours économes dans le milieu rural ou encore des programmes de reboisement.
La démarche volontaire repose sur trois étapes bien définies :
1- Estimation des émissions de CO2 liées aux déplacements
2- Choix du projet réducteur et calcul du coût de compensation
3- Suivi du projet via les rapports de la Fondation
Une méthodologie rigoureuse qui garantit la crédibilité et la traçabilité de l'ensemble du processus.
Les crédits carbone au Maroc
Une contribution à l'effort mondial Parallèlement à ce programme pionnier de compensation volontaire, le Royaume participe activement au marché du carbone réglementé défini par le Protocole de Kyoto. Depuis 2003, pas moins de 37 projets dits "MDP" (Mécanisme de Développement Propre) ont ainsi été enregistrés au Maroc dans des secteurs clés comme les énergies renouvelables, l'efficacité énergétique et la gestion des déchets. Ces projets ont généré à ce jour près de 7 millions de crédits carbone certifiés, unités échangeables sur les marchés internationaux du carbone. Une contribution concrète à l'effort mondial de réduction des émissions.
Quels sont les projets donnant lieu à des crédits carbone ?
Une grande diversité de projets contribuant à la neutralité carbone peuvent prétendre à la génération de crédits carbone, dans de nombreux secteurs clés. Ils sont généralement classés en deux grandes catégories : les projets d'évitement et les projets de séquestration.
Les projets d'évitement
Ces projets visent à empêcher le rejet de gaz à effet de serre dans l'atmosphère. Parmi eux, on trouve notamment :
- Les projets d'énergies renouvelables comme les parcs éoliens et les centrales solaires.
- Les projets d'efficacité énergétique visant à réduire la consommation d'énergie (isolation de bâtiments, systèmes de chauffage/climatisation plus performants, etc.)
- Les projets soutenant l'adoption de procédés industriels ou de produits moins carbonés.
Pour évaluer les crédits générés, il est essentiel de définir la "situation de référence", c'est-à-dire les émissions qui auraient eu lieu sans le projet. L'écart avec les émissions effectives du projet donne alors le volume de crédits attribuables.
Les projets de séquestration
Cette catégorie regroupe les initiatives visant à capter et stocker durablement le CO2 de l'atmosphère, comme :
- Les projets de séquestration naturelle par la reforestation ou la restauration des prairies.
- Les projets de séquestration industrielle capturant les émissions des process avant rejet.
Qu'il s'agisse d'évitement ou de séquestration, ces projets labellisés contribuent non seulement à la lutte contre le changement climatique mais alimentent aussi les marchés international et volontaire du carbone. Une dynamique vertueuse dans laquelle le Maroc s'inscrit résolument.
Avec ces deux systèmes complémentaires de compensation et de crédits carbone, le Royaume affirme son engagement résolu pour un avenir bas-carbone et la préservation de l'environnement pour les générations futures. Un exemple inspirant pour l'Afrique et le monde.
Si vous souhaitez inscrire votre entreprise ou votre organisation dans une démarche durable de réduction de l'empreinte carbone ? N'hésitez pas à nous contacter dès aujourd'hui pour un accompagnement personnalisé ou pour avoir plus d’informations sur la compensation et le crédit carbone.
Abdelilah EL ATTARI
Expert en Transformation digitale et Intelligence Artificielle (IA) : Dématérialisation des Achats (S2C,P2P), SIRH, Civic Tech et démocratie participative, Marketing et relation clients
Démarrer le chat
Bienvenue chez SEMS,
Avez-vous des questions ? Ce serait un plaisir d'en discuter avec vous !